Maquetter, c’est penser une architecture. Comme dans l’artisanat, c’est la main qui façonne la matière. Par le toucher, on esquisse le regard.
La maquette fixe les premières proportions dans le réel. A une échelle définie, les volumétries se proportionnent, les mesures se pensent pour ancrer au sol un projet qui ménage le lieu.
La maquette comme outil conceptuel...
Il existe différentes manières d’utiliser cet outil. De par sa définition, elle est une ébauche de projet.
Dans la pratique actuelle de l’acte architectural, elle est souvent le résultat d’une démarche conceptuelle accomplie. Elle devient alors un artefact de projet et perd son caractère d’outil de réflexion.
Si à la première pierre, le début d’un chantier;
Alors aux premiers éléments façonnés, coupés, collés, déchirés, raccommodés, recollés, les premiers signes d’un geste conceptuel.
Les matériaux, la matérialité ?
Une maquette en ré-emploi. Et si la pratique de l’acte architectural de manière frugale, raisonnée et sobre, débutait dès son esquisse ?
La gestion des ressources est l’une des caractéristiques premières pour répondre aux enjeux contemporains du soutien à notre environnement. Le choix du bon matériau au bon endroit inscrit l’acte de construire dans un cycle de vie qui se pense par l’après.
Trouver les ressources à l’échelle 1:100ème du projet : le glanage.
Le temps des cagettes, c’est le samedi 13h au marché d’Aubenas,
Le carton, c’est le mardi soir. Jour de livraison des boutiques, le soir venu toutes les alvéoles, couleurs, et dimensions de cartons sont disponibles.
Les feuilles végétales, de tilleul, bambous, sans horaire ni lieu particulier.
Quelques bois supplémentaires, rayon vaisselle de l’hypermarché, assiettes bambou, fourchettes, touillettes pour les tiges de bois...
Et puis la matière se transforme…
Et si enjeux-carton ne faisait qu’un ?
En maquette on utilise généralement le carton par superposition des plaques sur le côté plat. La surface lisse devient ainsi la représentation du sol. Inversons. Les alvéoles du carton en tant que textures de sol.
Un sol de creux,
parle des relations à la matière !
Composition.
Un sol de pores,
parle de la perméabilité des sols !
Enjeux.
Un sol de faisceaux,
parle de la notion de kaléidoscope !
Concept.
A l’égard du projet architectural global, on peut inculquer des valeurs matérielles à la maquette que ce soit par la technique de façonnage, les ressources utilisées,... Mais ont peut également révéler par l’immatériel des notions, des chemins de pensée qui nourrissent le projet. Le caractère informel et non figé de la maquette ouvre la réflexion vers des imaginaires pluriels. Pour que l’acte architectural prenne soin, il se doit d’être questionné.
A bientôt pour découvrir la maquette ancrer dans son contexte, avec la présentation du projet...
Photographies : Transversales - Atelier d’Architectures, Léa DAGONNEAU
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